Ce sont des opportunités professionnelles et sa curiosité de découvrir de nouveaux horizons qui le poussèrent à quitter la France il y a 22 ans. Après un stage de 6 mois en Italie puis 7 ans passés à Londres, Stéphane Vojetta se fit transférer à Madrid, où il posa définitivement bagages. Aujourd’hui marié à une Espagnole et père de trois enfants binationaux, cet entrepreneur est impliqué dans la gestion de plusieurs sociétés de soutien aux start-up en phase de développement. Il est également suppléant de Samantha Cazebonne, députée pour la 5e circonscription des Français établis hors de France et se présente aux élections consulaires pour la deuxième circonscription d’Espagne.
Pour Stéphane Vojetta, l’expatriation est une grande chance, une opportunité que l’on offre à sa famille. Notamment à ses enfants qui ont la possibilité de baigner dans deux cultures différentes. « À chaque fois, c’est un grand bond dans l’inconnu. Un nouveau pays, une nouvelle langue c’est un sentiment d’aventure, une découverte du quotidien. Même après 15 ans en Espagne, je continue de découvrir des choses et à me sentir comme un invité de ce pays avec, parfois des yeux émerveillés, parfois un peu d’agacement. On ne se lasse jamais de l’expatriation » affirme-t-il. Selon lui, l’Espagne est un pays qui offre un équilibre entre travail et loisirs grâce à sa population très accueillante, son climat plus qu’agréable, et une diversité de la nature que l’on ne ressent pas forcément de France. En effet, la capitale espagnole offre aux madrilènes la possibilité d’être sur les pistes de ski en 45 minutes de voiture ou à la campagne en 10 minutes. « C’est pour cela que l’Espagne est un pays dans lequel beaucoup de Français expatriés qui ont l’habitude de déménager tous les trois, quatre ans posent souvent bagages et s’installent durablement » explique-t-il.
Si Stephane Vojetta se dit satisfait de sa vie de Français en Espagne, il constate néanmoins que des progrès doivent encore être faits pour faciliter la vie des Français expatriés. Notamment en terme de communication, il déplore un déficit d’information : « quand on est Français en Espagne, on se pose souvent des questions sur nos droits ou sur des accès aux démarches administratives et il est souvent difficile d’avoir la réponse ». En réalité, de plus en plus de Français s’informent sur les réseaux sociaux plutôt qu’en contactant ou en consultant les sites du consulat ou de l’ambassade française. « On retrouve souvent des réponses erronées données par des personnes qui connaissent seulement une partie de la réponse, que ce soit pour des procédures administratives ou des sujets plus concrets, en particulier ces derniers temps, comme la mobilité dans le cadre de la crise de la covid-19 » déplore l’entrepreneur. En effet, la spécificité des communautés autonomes d’Espagne rend la situation particulièrement épineuse pour les expatriés Français. « Peut-on rentrer en France alors que notre région est fermée à double-tour par les autorités espagnoles ? Voilà le type de question que beaucoup de Français et Françaises se posent et si vous allez sur les réseaux sociaux, sur dix réponses, la moitié peuvent éventuellement pousser ces Français à se tromper voire même à commettre des illégalités » s’inquiète Stéphane Vojetta. Cette problématique est d’ailleurs devenue une des raisons principales de son engagement pour les élections consulaires de 2021 : « Une partie de notre programme n’est pas qu’une question de fond mais aussi une question de forme à savoir, mieux communiquer avec les communautés de Français notamment en utilisant les réseaux sociaux ».