Un cadre de vie agréable, un climat ensoleillé, une langue facile à apprendre, un pays sûr, un excellent système sanitaire et une grande proximité avec la France sont autant de raisons de choisir l’Espagne pour s’expatrier. En outre, après plusieurs années de récession, la reprise s’était amorcée et même confirmée ces dernières années avant la crise sanitaire qui devrait forcément impacter le pays, à l’image de tous ses voisins européens.
En 2019, ils étaient environ 150 000 Français à vivre en Espagne. La grande majorité résidant dans les alentours de Barcelone ou Madrid, les deux plus grandes villes du pays. L’Espagne est l’un des pays les plus convoités par les Français, juste après le Portugal et le Canada.
Où travailler ?
Malgré le taux de chômage important, certains secteurs recrutent toujours, comme ceux du marketing, des nouvelles technologies (création d’applications pour dispositifs mobiles, recherche et développement sur les dispositifs électroniques…), du e-commerce, de l’informatique, mais aussi du tourisme ou encore de la restauration.
Les travailleurs spécialisés dans les énergies renouvelables sont également assez recherchés : le ministère de l’Industrie a entrepris un plan énergétique qui vise à accroître la production d’énergie hydraulique et éolienne.
Pour trouver un emploi, il est indispensable de maîtriser l’espagnol, et mieux vaut avoir une solide expérience professionnelle compte tenu de la concurrence.
Madrid, Barcelone et Valence sont les régions qui recrutent le plus d’expatriés, les régions côtières, elles, le font essentiellement durant la saison touristique.
À Barcelone, où le marché de l’emploi est plutôt dynamique, les secteurs qui recrutent des expatriés sont potentiellement ceux des technologies de l’information et de la communication, de la biotechnologie, de la mobilité durable ou encore de l’aéronautique.
Dans la capitale du pays, le tourisme, l’automobile, les services financiers, l’industrie ou encore le nucléaire sont les secteurs les plus dynamiques.
Trouver un emploi
Pour trouver un emploi dans le pays n’hésitez pas à vous rendre dans les agences pour l’emploi, nationales ou provinciales « Oficina de empleo ». En plus d’y trouver des offres d’emploi, vous pourrez recevoir des conseils et de l’aide pour entreprendre vos démarches administratives.
Vous pouvez également consulter le site Eures, portail européen qui recense un grand nombre d’offres d’emploi en Espagne.
Avant votre départ vous pouvez vous tourner vers votre Pôle emploi local ou vers la branche « Pôle emploi mobilité internationale ». L’organisme vous aidera à trouver un emploi dans le pays de votre choix tout en vous aidant dans les démarches administratives.
La chambre de commerce franco-espagnole propose également quelques offres d’emploi sur son site. Vous pourrez ainsi bénéficier d’une aide pour les démarches administratives à effectuer en passant par le dispositif
L’association « service emploi des Français en Espagne » dispose elle aussi de nombreuses propositions d’emploi. Depuis son site internet vous pourrez directement consulter les offres disponibles.
Tous les journaux espagnols publient quotidiennement des offres d’emploi, les éditions du dimanche restent les plus riches en petites annonces. Enfin, vous pourrez trouver des offres d’emploi sur les sites suivants :
Entreprendre
Si l’investissement immobilier connaît un franc succès auprès des investisseurs étrangers, il convient néanmoins de rester prudent avant tout engagement.
Pour cela, n’hésitez pas à faire appel à un avocat qui pourra vous accompagner dans la concrétisation de votre projet immobilier.
Et malgré l’attractivité du marché, l’immobilier n’est pas le seul secteur convoité par les étrangers, nombreux à vouloir créer leur entreprise dans le pays. Quatrième économie de la zone euro, cinquième économie de l’Union européenne et treizième économie mondiale en matière de produit intérieur brut (PIB) nominal, l’Espagne est en pleine expansion.
Pour entreprendre, vous pouvez également vous tourner vers la Chambre de commerce France-Espagne (CCI France-Espagne). Cette association, qui a son siège pour l’Espagne à Madrid et compte huit délégations sur le territoire (Bilbao, Malaga, Palma, Séville, Tenerife, Valladolid, Valence, Saragosse), propose de nombreux outils pour favoriser votre implantation dans le pays et accompagne les démarches de création et de domiciliation de sociétés. Force de conseils pour étudier et approcher au mieux le marché, la CCI peut vous aider dans certaines démarches administratives, mais aussi pour recruter du personnel. Le dispositif peut également vous aider à louer des bureaux avec de nombreux avantages (cuisine, salle de réunion, mobilier neuf) de nature à faciliter votre installation. Vous pouvez visiter virtuellement ces bureaux depuis leur site internet. Enfin la chambre de commerce organise régulièrement de nombreux événements qui peuvent vous être utiles.
Le gouvernement espagnol a choisi d’accorder diverses incitations aux investisseurs comme des subventions, des avantages fiscaux, un accès préférentiel au crédit… Pour en savoir plus.
S’y ajoutent des aides régionales, les 17 communautés autonomes possédant chacune leurs systèmes d’incitations. Vous pourrez les découvrir sur ce site : www.ipyme. org.
Par ailleurs, des avantages fiscaux sont accordés pour la recherche et le développement (de 25% à 42% des dépenses, les dépenses étant plafonnées à 3 millions d’euros – 5 millions dans certains cas exceptionnels) – ainsi que pour l’innovation technologique de produits existants (12% des coûts). Des baisses sur les cotisations fiscales peuvent aussi être accordées aux entreprises qui embauchent des femmes dans des secteurs où elles sont sous-représentées. Des zones franches sont aussi très attractives, comme celle de la Grande Canarie.
Il existe des subventions publiques pour les entrepreneurs comme le crédit fourni par l’ICO(« Instituto de Crédito Oficial »), une banque publique qui finance les projets d’investissement des travailleurs indépendants.
Pour les jeunes
Les stages sont courants en Espagne et l’on en distingue deux formes :
Le « Beca de practicas » est un stage qui s’inscrit dans le cadre d’une formation universitaire ou professionnelle. Pour le réaliser, il vous faudra une convention de stage. Il n’existe pas d’indemnité minimum pour ce type de stage, vous devrez donc la négocier avec l’entreprise qui vous accueillera.
Le « Contrato laboral de praticas » est un stage qui se réalise une fois votre diplôme universitaire ou professionnel validé. Il ne s’inscrit donc pas dans votre cursus. Sa durée doit être comprise entre six mois et deux ans. La loi prévoit une rémunération minimale progressive : vous serez rémunéré au moins 60 % du salaire minimum la première année, et 75 % du salaire minimum la deuxième année.
Il faudra être âgé de 18 à 30 ans et avoir obtenu votre diplôme d’enseignement supérieur depuis moins de cinq ans avant le début de la période de stage pour pouvoir souscrire un tel contrat de stage.
Vous pourrez trouver des offres de stage sur les sites suivants :
Le programme Erasmus+ propose pour sa part des stages de trois à six mois en Europe, peu importe le niveau d’étude. Ce programme, en partenariat avec Pôle emploi, finance le transport, l’hébergement, l’assurance responsabilité civile et l’assurance rapatriement pendant votre mobilité. Il veille en outre à l’organisation et le suivi des stagiaires. Pour y participer le plus simple est de se référer à votre conseiller Pôle emploi et de consulter le site internet. De plus le dispositif prévoit un soutien linguistique pour aider l’étudiant avant son départ.
Il existe aussi le volontariat international en entreprise (V.I.E.). Placé sous la responsabilité de l’ambassade de France, il permet aux jeunes de 18 à 28 ans d’exercer une mission dans une entreprise française à l’étranger. Pour candidater, vous devrez créer votre profil sur Civiweb en fournissant vos coordonnées, votre CV et en joignant votre attestation de participation à la Journée défense et citoyenneté (JDC).
Si vous voulez vous inscrire à l’université, il faut avoir de bons résultats à l’équivalent du bac et un bon dossier scolaire. Les diplômes étrangers doivent être vérifiés via un processus de « homologación » par le département espagnol de l’Éducation et de la Culture en Espagne. Pour savoir si votre diplôme vous permet d’accéder à une formation que vous convoitez, il faudra contacter directement l’université ou l’école dans laquelle vous souhaitez étudier. La plupart d’entre elles proposent des procédures de candidatures en ligne pour les étudiants étrangers. Attention, veillez à vous y prendre tôt : les procédures d’admission peuvent débuter dès le mois de janvier.
Si vous souhaitez vous faire aider dans vos démarches administratives, vous pouvez faire appel à « FranceEspagne éducation ». De la recherche d’université aux conseils pratique pour vivre en Espagne, l’organisme peut se révéler utile. Pour 75 euros de frais de dossier vous avez accès à un véritable accompagnement, depuis votre projet d’étude à votre installation en Espagne.
La question des transfrontaliers
Ils seraient environ 3 863 transfrontaliers à traverser la frontière tous les jours pour aller travailler. En partenariat avec la commission européenne un dispositif a été mis en place. L’organisme « Empleo » veut fluidifier les relations professionnelles entre les trois régions, en réduisant les barrières physiques, linguistiques et fiscales. En relevant les données sur ces travailleurs transfrontaliers, le dispositif a mis en place une plateforme Internet avec des conseils utiles pour les entreprises, les travailleurs et les demandeurs d’emploi. Empleo organise également des sessions de formation pour les administrations concernées par la question de l’emploi transfrontalier. Le but est qu’à terme, elles puissent au mieux conseiller les travailleurs et les entrepreneurs.
Conditions légales pour y travailler
Depuis 2003, vous n’avez plus besoin de vous inscrire au registre central des étrangers si vous êtes ressortissant d’un des pays de l’Union européenne et de l’Espace économique européen et :
- Exercez une activité salariée ou indépendante ;
- Êtes étudiant.
Attention, il faudra toutefois demander le NIE (numéro d’identification pour étranger), indispensable pour ouvrir un compte bancaire ou encore acheter un bien immobilier. Pour l’obtenir vous devrez prendre rendez-vous à la préfecture de votre ville. Ce rendez-vous peut s’obtenir en ligne : ministerio de hacienda y administraciones públicas. Les documents à présenter pour l’obtention de votre NIE vous seront alors communiqués.
Vous pourrez également vous inscrire au recensement municipal (« empadronamiento »), qui donne accès aux prestations sociales espagnoles et permet de participer aux élections municipales espagnoles et aux élections européennes.
L’inscription se fait à la mairie (« ayuntamiento ») ou dans les mairies de quartier (« padrón municipal ») des grandes villes.
L’économie espagnole face au Covid-19
Avec 258 855 cas de contaminations avérées et 28 416 décès à l’heure où nous écrivons, l’Espagne a été l’un des pays les plus touchés par la pandémie. Certaines régions l’ont été particulièrement, comme la Catalogne. Un confinement strict a été décrété et tous les rassemblements interdits. La ville de Séville, très touristique, a été aussi fortement impactée par la pandémie. En pleine semaine sainte, les touristes et les fidèles n’ont pas pu se rendre aux festivités, annulées en raison du contexte sanitaire.
D’un point de vue économique, l’épidémie a fortement affaibli le pays, avec le risque d’une crise majorée en cas de « seconde vague » qui impacterait une nouvelle fois ses capacités de production. La banque d’Espagne estime quant à elle une récession du PIB de 9% à 15% pour 2020 selon différents scénarios.
Quelques généralités
En Espagne, l’école publique est gratuite et obligatoire de l’âge de 6 à 16 ans. Les élèves ont douze semaines de vacances durant l’été, deux à Noël et une ou deux au printemps.
Si vous souhaitez scolariser vos enfants dans une école française, le pays compte 23 établissements français homologués par le ministère de l’Éducation nationale. Vous pouvez consulter la liste de ces établissements sur le site de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) : www.aefe.fr.
Si vous résidez en Espagne plus de 183 jours par an vous serez considéré comme résident fiscal espagnol et devrez y payer vos impôts. Pour cela vous aurez besoin de votre NIE (lire chapitre « conditions légales pour travailler »).
Les impôts sont relativement élevés en Espagne et, selon les régions, l’impôt sur la fortune existe pour ceux qui détiennent des valeurs d’actifs supérieures à 400 000 et jusqu’à 700 000 € (taxe réglementée de différentes façons, le plafond varie en fonction des régions).
Quelques liens utiles
La fiche Espagne du Journal des Français à l’étranger. Elle aborde toutes les questions pour s’installer dans le pays (scolariser ses enfants, logements, transports…)
Il existe également de nombreux groupes Facebook regroupant les Français installés en Espagne. Parmi eux, le groupe “Les Français à Madrid” compte environ 61 000 membres. Ces derniers partagent régulièrement des bons plans pour visiter ou découvrir la capitale.
Enfin si vous voulez être au courant de l’évolution de l’épidémie de Covid-19 en temps et en heure, vous pouvez vous rendre sur le site de France Diplomatie.